Les régressions du sommeil existent-elles vraiment ?

Est-ce un mythe ou une réalité ?

Mon bébé se réveille à nouveau la nuit, pourquoi ?

Les régressions du sommeil sont elles basées scientifiquement ?

Que dit la science sur les régressions du sommeil ?

Cet article va tenter de répondre à tout cela.
Vous retrouverez à la fin le plus évident à faire lorsqu’on observe que notre bébé rencontre à nouveau des difficultés dans son sommeil.

Vous retrouverez à la fin un résumé de ce qu’il faut retenir et les sources utilisées pour cet article.

Définition du concept de régression du sommeil


La régression est un concept psychanalytique qui suppose que l’humain peut revenir à des stades précédents dans son développement lorsqu’il fait face à des difficultés, un danger ou un changement. Il est employé essentiellement pour décrire des phases dans l’enfance où l’enfant n’utilise plus les compétences qu’il avait pourtant acquises (15) (16). De façon très récente, la régression a été appliquée au sommeil des bébés et des jeunes enfants.

En effet, les termes « infantile regression » sont retrouvés dans les livres dès le début du 20ème siècle, alors que le terme « sleep regression » fait son apparition spectaculaire dans la littérature uniquement à partir de 2009. Avant cela, ce terme est quasiment inexistant

Ce concept suppose que des régressions du sommeil se produisent à des moments prédéfinis entre 0 et 2 ans et qu’elles précèdent où sont associées à un bond dans le développement du bébé. Il s’agit de phases de quelques jours à quelques semaines (selon les auteurs) durant lesquelles le bébé ne dort plus comme d’habitude et a un sommeil plus compliqué.

Cette définition laisse entrapercevoir une contradiction (que l’on pourra expliquer dans la suite de cet article) qui peut déjà perdre les parents : le bébé va « régresser » en termes d’acquisitions pendant des phases où il est en très de faire un bond dans son développement.


Il y a une distinction à faire entre deux phénomènes infantiles auxquels les « régressions du sommeil » font référence :

  • les bonds développementaux : des moments dans le développement du bébé où celui ci fait un saut significatif dans ses acquisitions (le quatre pattes, la marche, le langage, etc)
  • les conséquences de ces bonds : il y aurait des perturbations et des régressions comportementales ( plus de demandes de la part du bébé, plus de pleurs, etc) dont les régressions du sommeil font parties. Les régressions seraient donc un symptôme supposé parmi d’autres qui seraient dû à un bond dans l’acquisition des compétences du bébé.

Comment ai-je trouvé la définition de ce concept ?

C’est à la fois simple et équivoque :

Je me rends d’abord sur Google pour faire ma recherche en français et en anglais et cela saute aux yeux immédiatement : les articles qui ressortent proviennent systématiquement de blogs ou de sites de blogueurs ou « d’experts » qui vendent des techniques, livres, produits ou coaching en lien avec la petite enfance. Aucun article d’institutions officielles ni scientifiques ne ressort.
Sur Google Scholar, ce n’est pas mieux, aucune étude ni article de qualité ne ressort, on ne retrouve que des textes psychanalytiques sans appui scientifique.

Extrait de « Tuer le temps, agis addictif et désolation psychique » Ghyslain Levi

Je continue mes recherches sur Pubmed, et là aussi aucune publication ne ressort avec les termes spécifiques de « sleep regression » dans les titres et les abstracts. On va comprendre ensemble pourquoi dans la suite de cet article.

Le terme de régression du sommeil n’est ni un diagnostic ni un terme médical. Il n’est répertorié dans aucun manuel de diagnostics (DSM V, CIM 11), mais sert à décrire ce que beaucoup de parents semblent expérimenter et que certains professionnels et créateurs de contenu ont voulu qualifier.

La deuxième chose qui saute aux yeux à la lecture des articles que l’on retrouve dans Google c’est la variété des âges donnés (à la fois nombreux et différents selon les articles) comme moments prédéfinis des régressions. La disparité, mais aussi leur tranche évasive s’étalant parfois sur plusieurs mois. Nous reviendrons sur cela plus bas dans l’article.


Histoire du concept de régression du sommeil

Il semblerait que tout commence avec le concept de « régression » utilisé en psychanalyse qui aurait été alors observé chez les petits primates non humains puis humains.

En 1974 Robert Horwich qui étudie les primates a observé chez 12 espèces de primates différentes des changements dans les soins des petits à des moments similaires qu’il a nommé période de régression durant lesquels les petits montraient plus ou moins de besoin envers leur mère par rapport à d’habitude (1).

Dans les années 80 et 90, un couple de chercheurs en psychologie Dr. Frans Plooij, Ph.D. and Dr. Hetty van de Rijt, Ph.D, ont observé que ces mêmes périodes de régression chez les chimpanzés en Tanzanie se produisaient juste avant que les jeunes deviennent indépendants (2).

Ils ont observé la même chose chez les bébés humains. Ils publient une étude (3) basée sur 15 mères de bébés de 0 à 20 mois où l’observation de moments de régressions semblent corrélés avec une perturbation dans le sommeil des bébés. Ces périodes difficiles sont observés chez ces 15 familles à 5, 8, 12, 17, 26, 36, 44, 52, 61-62 et 72-73 semaines.

Périodes de régressions du sommeil (les 10 pics) par Dr Frans Plooij et Dr Hetty van de Rijt

Puis ils sortent leur livre best-seller, The Wonder Weeks, où ils identifient ces fameux 10 moments de régression du sommeil en lien avec des moments sensibles du développement et donnent même des conseils aux parents sur quoi faire. Ce best seller, le site et l’application associée vont participer à populariser et répandre le concept de régression appliquée au sommeil.

Beaucoup de critiques sont émises sur leur étude notamment le faible échantillon et l’usage de questionnaires subjectifs.

D’autres chercheurs ont tenté de retrouver les résultats mais les réplications donnent des résultats conflictuels. Au final, peu nombreuses sont les études qui retrouvent des résultats similaires.

On peut citer l’exemple de l’étude menée par Marta Sadurni et Carlos Rostan qui s’est déroulé auprès de 18 bébés (4) et qui retrouvent des périodes de régressions similaires. Il est important de noter que l’étude porte sur le concept de régressions infantiles et non pas spécifiquement de régressions du sommeil qui ne fait partie, ici aussi, que d’un « symptôme » parmi d’autres de ces phases difficiles dont on ne connait pas précisément les réponses des mères.

Concordance entre les résultats de Sadurni et Plooij/Van de Rijt

Mais d’autres études ne retrouvent pas ces périodes difficiles de transitions à des moments spécifiques dans le développement (5) (6).

Certains professionnels soutiennent la théorie des Wonder Weeks, d’autres restent très sceptiques, mais même si on peut observer des perturbations dans le sommeil rien n’indique qu’elle se produise à des âges et des moments spécifiques.

C’est la question de la réalité de ces régressions mais aussi de leur occurrence prédéfinie à des âges précis (mais avec des fourchettes pour certains) qui méritent un doute.

Que disent les articles sur les régressions du sommeil ?

Durée et moments supposés des régressions du sommeil

J’ai épluché plusieurs articles francophones et anglophones et il est possible de se sentir plus perdu après leur lecture qu’avant. En effet, les informations ne semblent pas faire consensus.

Dans un des nombreux articles « d’experts » (7), on nous apprend que ces périodes difficiles peuvent durer entre 2 et 6 semaines et qu’elles peuvent se produire entre 3 et 4 mois, puis 8 et 10 mois et 12 mois, 18 mois et 2 ans, mais que les plus importantes se situent à 6 semaines, 4 mois et 6 mois. Cela fait beaucoup de moments, qui se contredisent entre eux et qui risquent de malmener fortement les parents… On peut en effet, avoir l’impression que les moments difficiles s’étalent sans discontinuer. Jusqu’à 2 ans, les régressions ne cessent qu’à peine, avec des moments de répits courts à en croire ce tas de dates prédéfinies!

Dans un autre article (8), on nous donne des périodes de régression encore différentes: 8 semaines, 4 mois, 8-10 mois, 12-15 mois, 2 ans. Notez que les fourchettes sont si larges qu’elles permettent ici aussi d’identifier une régression du sommeil n’importe quand.

Les Wonders Weeks nous apprennent qu’elles peuvent durer entre 3 et 6 semaines et sont corrélés à des sauts de développement qui se produisent à environ 5, 8, 12, 19, 26, 37, 46, 55, 64 et 75 semaines. (9).

Symptômes supposés des régressions du sommeil

Les symptômes sont également très divers :

  • endormissements plus longs et difficiles,
  • plus de réveils nocturnes,
  • plus de pleurs et de colères,
  • une plus grande irritabilité,
  • plus de difficulté de séparation.

Cela fait beaucoup sur les petites épaules d’un concept comme celui d’une régression. Les signes des régressions supposées permettent difficilement de cibler une cause. On pourrait, en effet, y mettre bien d’autres raisons comme un stress ou même une maladie transitoire ou pas.

 » Les perturbations dans le sommeil du bébé sont une réalité qui semble très difficile à réfuter (tous les parents vous le diront !).

Les bébés qui dormaient mieux peuvent à nouveau avoir des réveils et avoir plus de difficultés d’endormissements. »

Les régressions du sommeil sont donc un mythe ?

Les périodes actives en terme d’acquisitions peuvent probablement créer une perturbation dans le sommeil (10) même si les études sont peu nombreuses, l’échantillonnage souvent faible et la corrélation ne permet pas de mettre au jour d’autres facteurs qui pourraient expliquer ce lien (le stress, l’âge, l’attitude parentale, etc).

Par exemple, dans une étude (11) le lien entre acquisition de la position debout et perturbation dans le sommeil était essentiellement observée chez les bébés précoces (ayant acquis rapidement cette compétence avant 8 mois) et moins chez les autres.

Les perturbations dans le sommeil du bébé sont une réalité qui semble très difficile à réfuter (tous les parents vous le diront!). Les bébés qui dormaient mieux peuvent à nouveau avoir des réveils et avoir plus de difficultés d’endormissements (17).

Qualifier ces perturbations de régressions reflète l’idée que dans ces phases, le bébé recommence à se comporter comme avant et semble reculer dans ses acquisitions. Il est possible d’accepter cette vision, mais, en dehors de toute pathologie, il semble peu probable qu’un animal retourne en arrière dans son développement.

Plutôt qu’un retour en arrière, il pourrait simplement s’agir d’une trajectoire développementale normale et fluctuante selon les évènements de la vie qui nécessite plus de temps d’apprentissage qu’on ne le pense.

Il peut nous arriver, lorsqu’on apprend à faire du roller, de réussir des flips plusieurs fois, penser alors qu’on le maitrise et se planter en beauté sur le bitume les fois d’après. On recommence et on intègre doucement les progrès. On avait peut être mal digéré quelque chose, on pouvait être tracassé ou simplement accaparé par autre chose.

Une des régressions du sommeil les plus redoutées, serait celle des 4 mois (12) durant laquelle le bébé acquiert le sommeil paradoxal, phase qu’il n’avait pas avant. On nous explique qu’il serait alors plus susceptible de se réveiller et d’avoir des difficultés à s’endormir. Ce qui semble assez logique je trouve.

Pourtant, 4 mois est aussi l’âge moyen où les bébés ont enfin intégré leur cycle circadien et augmentent leur durée totale de sommeil nocturne avec le début de la consolidation de ce sommeil induisant des bébés qui commencent à faire leur nuit. En effet, à partir de 3 mois les bébés intègrent plus de sommeil profond qu’avant, ce qui leur permet d’avoir de plus longues périodes de sommeil (13).

Dans une étude portant sur 75 bébés entre 0 et 12 mois (14), il est dit que le sommeil autorégulé se consolide le plus rapidement au cours des 4 premiers mois. En effet il faut attendre les 4 mois pour avoir plus d’1 parent sur 2 (58%) qui déclarent que leur bébé dort 8h d’affilé (attention, il s’agit de reports subjectifs sur un nombre relativement petit de sujets).

Alors ? Vers 4 mois, les bébés commencent à dormir toute la nuit ou ont ils une régression qui, au contraire, rend leur sommeil plus compliqué qu’avant ? Étrange paradoxe.

La réalité des perturbations du sommeil

Il y a un amalgame entre les termes « régression du sommeil » qui n’est pas un terme utilisé par les chercheurs car il ne fait référence à rien d’officiel ni à aucun consensus, et « perturbations du sommeil » que l’on retrouve, en anglais, dans plus de 8000 titres ou abstracts dans Pubmed qui semble assez avéré.

On peut supposer différentes causes pouvant perturber le sommeil de nos bébés dont les acquisitions ne seraient qu’un point parmi les autres et qui ne concerneraient pas tous les bébés:

  • un changement significatif dans la vie du bébé : entrée en crèche, arrêt de l’allaitement, arrêt du cododo, changement de lit, changement de nounou, arrivée d’un bébé, déménagement, séparation des parents, agrandissement de son champ d’exploration (par la marche, le quatre pattes, etc), agrandissement de ses capacités à entrer en interaction (langage, babillage, maitrise des mains, etc)
  • une maladie, un bobo, une douleur (rhume, fièvre, etc)
  • un inconfort (literie inadaptée, vêtements inadaptés, température, etc)
  • l’arrivée de nouvelles peurs (du noir, des monstres, etc)
  • les modifications dans la structure de son sommeil (arrivée des parasomnies)
  • les capacités cognitives qui évoluent (bébé qui grandit et qui refuse d’être laissé seul)

Au final, le point commun de tout cela pourrait être le terme parapluie de « stress » ou plutôt l’idée que quelque chose accapare l’esprit du bébé. Un stress négatif ou positif. En effet, des changements peuvent perturber le bébé, mais d’autres peuvent l’enthousiasmer et lui donner envie de les pratiquer (la marche, etc) rendant le sommeil plus fragile ou secondaire.

Impact sur les parents de l’idée de régressions du sommeil

Le fait de conceptualiser les moments de sommeil perturbés du bébé pourraient avoir des effets positifs :

  • Parents rassurés de comprendre pourquoi ils traversent des moments de sommeil difficiles qui matchent avec les âges prédéfinis des régressions du sommeil, en étant capables de patienter car cela va passer.
  • Parents préparés à l’avance et plus enclins à accueillir la phase qu’ils considèreront comme normale et donc sans nécessité de se rajouter du stress supplémentaire. Ils pourraient être rassurés en se disant qu’ils ne font rien de mal et que leur bébé aussi est normal.

Mais on peut également imaginer des effets négatifs :

  • Des parents préparés à l’avance mais qui deviennent inquiets lorsque l’âge de la prochaine phase de régression ne se manifeste pas chez leurs bébés (Est-il normal ? Que faisons nous de mal ?)
  • Des parents désemparés ou inquiets si leur bébé a des perturbations du sommeil en dehors des âges prédéfinies de régression.
  • Des causes de perturbations du sommeil qui ne seront pas prises en charge, les parents croyant qu’il s’agit d’une régression du sommeil, alors que le bébé aurait besoin de quelque chose (maladie, douleurs, besoins de contacts, de réconfort, etc).

Comment prendre en charge les perturbations du sommeil de bébé ?

Le plus pertinent est peut être de s’attendre à ce que le sommeil de notre bébé ne suivra pas une ligne continue et que des perturbations sont normales et totalement courantes, sans pour autant se fier à des âges spécifiques. Il est évident que votre bébé n’aura pas un sommeil calme et stable tout au long de son enfance, les variations sont inexorables.

Ainsi, observer le bébé et étudier les changements et les stress potentiels qui pourraient perturber son sommeil peut permettre de cibler plus justement le soucis.

Lorsque les perturbations surviennent, les causes devraient être recherchées, des plus évidentes aux moins évidentes. Maladie, changement, stress, besoins insatisfaits et adapter les solutions en conséquences (consultation d’un médecin compétent, modification ou mise en place d’une routine d’endormissement, changement du lieu de sommeil ou de la literie, etc). Le sommeil c’est vital pour le bébé et les parents, il peut parfois être nécessaire de se faire aider par des professionnels compétents de confiance si on se sent dépassé.

EN RÉSUMÉ

Les points à retenir :

  • Le concept de régression du sommeil prend sa source en psychanalyse et sert à décrire l’arrivée de perturbations du sommeil chez le bébé entre 0 et 20 mois
  • Les régressions du sommeil sont supposées se produire à des âges fixes et identiques chez les bébés à des moments de bonds dans les acquisitions
  • Les régressions du sommeil font peu l’objet d’articles scientifiques et ne sont répertoriées que dans des articles de blogs pour la quasi totalité
  • Les perturbations du sommeil semblent bien une réalité : des bébés qui dormaient mieux peuvent à nouveau se réveiller la nuit ou avoir du mal à s’endormir
  • Les causes de ces perturbations semblent très variées: une maladie, un stress, un changement (dont font partie les bonds dans le développement)
  • Il est bon de se préparer au fait que le processus du sommeil n’est pas linéaire et que des perturbations sont inexorables (même chez les adultes!)

Sources

(1) Horwich, R.H. Regressive periods in primate behavioral development with reference to other mammals. Primates 15, 141–149 (1974). https://doi.org/10.1007/BF01742277
(2) van de Rijt-Plooij HH, Plooij FX. Mother-infant relations, conflict, stress and illness among free-ranging chimpanzees. Dev Med Child Neurol. 1988;30(3):306-315.
(3) Hedwig H.C. Van De Rijt-Plooij PhD & Frans X. Plooij PhD (1992) Infantile regressions: Disorganization and the onset of transition periods, Journal of Reproductive and Infant Psychology, 10:3, 129-149, DOI: 10.1080/02646839208403946
(4) Sadurní M, Rostan C. Regression periods in infancy: a case study from Catalonia. Span J Psychol. 2002;5(1):36-44. doi:10.1017/s1138741600005813
(5) de Weerth, C., & Van Geert, P. L. C. (1998). Emotional instability as an indicator of strictly timed infantile developmental transitions. British Journal of Developmental Psychology, 16, 15 – 44.
(6) Teng A, Bartle A, Sadeh A, Mindell J. Infant and toddler sleep in Australia and New Zealand. J Paediatr Child Health. 2012;48(3):268-273. doi:10.1111/j.1440-1754.2011.02251.x
(7) http://sleeplady.com/baby-sleep-problems/sleep-regression-just-a-phase/
(8) https://www.littleones.co/blog/sleep-regressions-the-when-why
(9) https://en.wikipedia.org/wiki/The_Wonder_Weeks
(10) Scher A, Cohen D. Sleep as a mirror of developmental transitions in infancy: the case of crawling. Monogr Soc Res Child Dev. 2015;80(1):70-88. doi:10.1111/mono.12145
(11) Atun-Einy O, Scher A. Sleep disruption and motor development: Does pulling-to-stand impacts sleep-wake regulation?. Infant Behav Dev. 2016;42:36-44. doi:10.1016/j.infbeh.2015.11.003
(12) https://www.littleones.co/blog/when-good-sleep-turns-bad-navigating-the-4-month-sleep-regression
(13) Schechtman VL, Harper RK, Harper RM. Distribution of slow-wave EEG activity across the night in developing infants. Sleep. 1994;17(4):316-322. doi:10.1093/sleep/17.4.316
(14) Henderson JM, France KG, Owens JL, Blampied NM. Sleeping through the night: the consolidation of self-regulated sleep across the first year of life. Pediatrics. 2010;126(5):e1081-e1087. doi:10.1542/peds.2010-0976
(15) https://www.cnrtl.fr/definition/r%C3%A9gression
(16) https://psy-92.net/2021/03/30/psychologie-regression-fixation/
(17) Paavonen, E.J., Saarenpää-Heikkilä, O., Morales‐Muñoz, I., Virta, M., Häkälä, N., Pölkki, P.L., Kylliäinen, A., Karlsson, H., Paunio, T., & Karlsson, L. (2020). Normal sleep development in infants: findings from two large birth cohorts. Sleep medicine, 69, 145-154 .